Victoire de Quentin Derbier lors de l’épreuve de Winterberg.
L’équipe Rider’s Spirit (composée de Philippe et Quentin Derbier) nous offre une fois de plus la possibilité de suivre de près la saison de 4X Pro Tour. L’aventure commence avec la seconde épreuve à Winterberg en Allemagne. Quentin n’a pas participé à la première manche pour une raison très spéciale : il est devenu père !
Pour l’année 2014, le 4X Pro Tour se compose de sept épreuves, contre cinq l’année précédente. C’est un signe positif pour cette discipline, qui voit non seulement le nombre de ses compétitions augmenter, mais aussi l’apparition de nouveaux sites tels que Winterberg en Allemagne ou Pamporovo en Bulgarie, où aura lieu la finale. À noter pour les passionnés de la discipline : cinq des sept compétitions ont le label Gold, ce qui signifie qu’elles sont entièrement organisées par le personnel du « 4X Pro Tour ». Les deux autres, dotées du label Silver, se déroulent dans le cadre de festivals sur des pistes plus accessibles (comme c’est le cas en Allemagne et en Suisse). Il faut cependant noter que ces dernières ont un nombre de points et une dotation financière divisés par deux par rapport aux compétitions Gold.
La saison 2014 a démarré en Pologne (comme c’est le cas depuis trois ans), et a été marquée par la domination du numéro un mondial, Tomas Slavik. Il a raflé la majorité des points dès la première compétition (qualification + finale), laissant peu de place aux autres concurrents. On note également la présence de l’infatigable Prokop et de l’Autrichien Slavik, qui confirme sa belle saison 2013. À noter également, un record d’affluence pour cette étape polonaise, avec plus de 4000 spectateurs lors des finales du samedi soir !
4X Pro Tour round 2 // Winterberg
Cette deuxième épreuve, classée Silver, se déroule à Winterberg, un site incontournable du VTT gravity en Allemagne grâce à son immense bike-park et à son grand festival où presque toutes les disciplines sont représentées. Malheureusement, si les moyens ont été investis dans les modules de slopestyle et autres pumptrack, cela n’a pas été le cas pour la piste de 4X. Malgré une belle butte de départ et une première ligne très honorable (50 mètres), elle propose des bosses trop faciles et trop courtes pour la vitesse de ride… Le revêtement, très typé BMX (fin, gris et lisse), a au moins l’avantage de permettre la pratique par tous les temps (il semblerait qu’il pleuve souvent dans la région). Néanmoins, malgré ces petits défauts, la piste reste globalement plaisante, avec un bon flow (merci aux virages bien shapés), elle est accessible à tous, mais manque de largeur et d’enchainements techniques pour une course de 4X mondiale.
Côté participants, on a eu une agréable surprise : près de 150 inscriptions réparties dans cinq catégories différentes. Chez les élites, la plupart des meilleurs concurrents du moment étaient présents. On a également remarqué un jeune Suisse, Marco Muff, qui risque de se faire connaître très rapidement. La France était bien représentée, avec Chaney Guennet et Hugo De Roure en plus de Quentin Derbier. Par contre, quelques absences notables du côté tchèque : Mechura, le vice-champion du monde, et Prokop.
Essais et qualifications
La prise de marques s’est faite relativement facilement sur cette piste de type bikepark, la différence s’est surtout faite au départ, avec une grille de départ très rapide. Dans ces conditions, il n’était pas facile de trouver la bonne position pour s’élancer sans être en retard au moment des signaux sonores. Pour le reste, la compétition a été rapide, avec beaucoup de relance et des temps très serrés. Et même s’il était difficile de dire qui allait plus vite que les autres, certains pilotes se sont distingués : Derbier, les deux Slavik, Muff…
Au fur et à mesure des passages, une hiérarchie se mettait en place sur le tableau d’affichage : Slavik, leader au général, était (encore !) premier avec une avance de 2/10ème de seconde sur son homonyme autrichien ; Beckeman et Muff suivaient à moins d’une demi-seconde. Sur un run de 36 secondes, cela ne représente pas grand chose ! Quentin, fort de ses récents bons résultats à Lyon, était bien décidé à marquer les esprits et on avait l’impression qu’il avait toutes ses chances pour prendre la pole… Il a fait un bon départ et une bonne première ligne mais s’est fait surprendre dans le premier virage et a fini par chuter après avoir perdu l’avant. Il a été un peu trop gourmand sur une piste qui séchait et qui devenait glissante dans les intérieurs des virages recouverts de petites gravettes… Il se retrouve donc à la dernière place (58ème), tandis que Guennet réalise une bonne performance (17ème) et De Roure finit 50ème. On a également remarqué l’absence de Wichman au départ de ce tour chrono.
Finales
Les finales ont commencé avec une bonne surprise (en plus du soleil !) : le nombre de spectateurs qui se sont amassés le long du tracé au moment des premiers 1/16ème de finale hommes. La mauvaise surprise, c’était de voir arriver notre ami Wichman pour participer aux finales. Personne ne comprenait réellement, on a appris plus tard qu’il n’était pas « disponible » la veille lors des qualifications et qu’il s’était arrangé avec les organisateurs pour intégrer quand même les phases finales du lendemain en se voyant attribuer arbitrairement le sixième temps !!! Et tout cela avec l’approbation du commissaire UCI présent, dont le rôle est pourtant de faire respecter les règles du 4X international, et de l’équité sportive en général… Sans parler du manque de respect pour tous ceux qui se sont battus lors de ce tour chrono, avec plus ou moins de succès. Du jamais vu en 4X !
Les favoris ont passé sans difficulté les deux premiers tours, mais Derbier a dû s’employer à chaque fois, en raison de sa place sur la grille (dernier à choisir). En quart de finales, le niveau a nettement augmenté… La compétition s’est intensifiée avec le petit nouveau Muff qui a obligé Slavik à jouer des coudes pour garder la pole. Quentin a terminé second de son quart derrière l’actuel troisième au général du ProTour (l’autre Slavik), juste devant Nielsen. Wichman, Beckeman et Last sont également passés. Malheureusement, c’était fini pour les autres français, Chaney finira dans le top 20 et Hugo 40ème.
Slavik et Muff ont dominé leur demi-finale, mais pour le français, il n’y avait pas de place pour l’erreur au départ étant donné les concurrents à sa droite… La pression montait, la grille tombait, Quentin a réussi à dépasser Wichman sur la butte et à se placer dans la roue de Beckeman à l’entrée du premier virage. Le champion du monde en a profité pour prendre l’intérieur et a obligé le français à jouer des coudes pour conserver sa seconde place synonyme de finale ! Yes !
Les pilotes prenaient place, la tension était à son comble entre le stress de la finale et cette satanée grille rapide comme l’éclair qu’il fallait à tout prix essayer de prendre ! Il y avait de l’électricité dans l’air, les ordres de la grille ont été donnés, les secondes semblaient interminables… Tous les finalistes étaient tendus… tous ont été surpris et ont frappé dans la grille juste avant sa chute !
Dans ce chaos rarissime, c’est le pilote de Rider’s Spirit qui s’en est le mieux sorti, il a pris la pole et n’a rien lâché jusqu’à l’arrivée ! Derrière, la bataille a fait rage et Slavik a fini finalement quatrième après avoir livré une belle bataille avec Muff (ils se sont mutuellement dépassés pendant ce run), Beckeman est second.
Concernant les femmes, elles étaient au nombre de dix, avec la victoire logique de la Suissesse Oetjen. Winterberg marque la première victoire en course mondiale de 4X pour le Français, c’est de bon augure pour l’étape de Fort William et les mondiaux à Léogang !
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