Pilotage VTT : Exploration du poste de conduite

Le poste de pilotage VTT

Il peut sembler simple, mais il y a certaines règles à suivre lorsqu’on installe les accessoires qui créent un lien direct et crucial entre votre vélo et vous. Après avoir essayé de nombreux postes de pilotage (cintre/potence combinés), nous pouvons vous assurer qu’il peut y avoir de grandes variations.

Le poste de pilotage de votre vélo (cockpit) sera totalement déterminé par la discipline que vous pratiquez. En général, plus le débattement de votre vélo est important, plus votre potence sera courte et votre guidon large. Il y a des exceptions pour les vélos de 4X, de dirt ou de slopestyle, ainsi que pour l’Enduro Hardtail, qui ont une inclinaison pour la descente et qui bénéficient donc de potences courtes associées à des guidons larges pour un meilleur contrôle et une stabilité accrue. Il faut également noter que la taille du cintre dépend de votre gabarit : il est inutile de choisir un 800 mm si vous avez une carrure plutôt mince. Plus vos bras sont écartés, moins vous avez de force pour tirer sur le guidon ou pour le manœuvrer. 
Le diamètre du cintre (et donc de la potence) doit bien sûr être pris en compte : actuellement, la plupart des cockpits canadiens par exemple sont en 35 mm pour augmenter la rigidité de l’ensemble. Cela améliore la précision de pilotage, mais le pilote doit également être précis… C’est donc un choix souvent trop technique pour le pilote moyen ou pour celui qui n’est pas très robuste. Un diamètre de 31.8 mm est généralement plus recommandé pour la grande majorité des riders. Méfiez-vous également des cintres en carbone, certains sont ultra rigides (même en 31.8 mm) et absorbent mal les vibrations, ce qui n’est pas idéal pour les longues descentes ou pour les sorties de plusieurs heures en montagne sur un terrain difficile.
La hauteur du cockpit dépend du terrain sur lequel vous roulez, mais aussi de la taille de votre douille de direction. Bien sûr, si vous roulez sur des terrains abrupts, il est préférable d’avoir un cintre assez haut, soit en utilisant des entretoises placées sous la potence, soit en choisissant le bon rise (et parfois une combinaison des deux). Les cintres placés bas sont souvent préférés par les compétiteurs : ils offrent une position plus agressive, le pilote étant naturellement incliné vers l’avant. C’est la même chose avec un cintre très large, qui a tendance à pencher le pilote. Donc, si vous cherchez un guidon plus large mais que vous voulez garder la même position de pilotage, vous devrez choisir un rise plus important (20 ou 30 mm par exemple).
Un dernier point sur les angles du cintre, appelés upsweep et backsweep, soit l’angle vers le haut et l’angle du retour des poignées vers le pilote. Ici, il n’y a pas de règle, c’est à vous de voir comment vous vous sentez. En général, avec des valeurs d’upsweep plus élevées que celles de backsweep, vous pilotez un peu plus incliné vers l’avant. Notez d’ailleurs qu’il existe des grips asymétriques, qui permettent d’ajuster l’angulation d’un cintre. Placez les grips sur votre guidon, serrez-les juste assez pour qu’ils tiennent et faites un petit tour. Ils se caleront selon votre position et il ne restera plus qu’à les serrer complètement pour régler le problème. 

Quel cockpit pour quelle discipline ?

Cockpits All Mountain
Nous nous référons ici à la pratique en montagne la plus polyvalente, où le pilote doit être à l’aise aussi bien en montée qu’en descente. Nous recommandons donc (selon la longueur du top tube) d’installer une potence entre 55 et 70 mm, une plage que vous trouverez sur la plupart des vélos du marché. Notez que la longueur des potences a tendance à diminuer au fil des années, les nouvelles géométries des All Mountain et leurs aptitudes croissantes en descente incitant à adopter des postes de pilotage plus performants lorsque la pente s’incline.
En ce qui concerne les cintres, on remarque une tendance à l’élargissement, qui va de pair avec le raccourcissement des potences. Aujourd’hui, on ne trouve presque plus de guidons en dessous de 750 mm, et 760 mm est une valeur qui s’est imposée comme le standard en All Mountain. Inutile d’aller dans l’excès et de choisir plus large, vous devez rester à l’aise dans les singles sinueux et lors des montées. 
Cockpits Enduro/Enduro Hardtail
L’enduro tel que nous le concevons, et tel qu’il est pratiqué en compétition, implique un rapport de 80% de descente pour 20% de montée. Ici, le pilote doit être confortablement installé pour monter, mais c’est la performance en descente qui prime. On retrouve donc logiquement des valeurs qui se rapprochent de celles que l’on trouve en DH, avec des potences de 45 à 50 mm et des cintres d’une largeur comprise entre 770 et 790 mm. 
Comme nous l’avons constaté en All Mountain, les potences ont été raccourcies et les guidons élargis cette année encore. Si nous sommes d’accord avec cette tendance pour les potences, en revanche nous sommes beaucoup plus sceptiques en ce qui concerne les cintres. Naviguer dans des singles naturels étroits bordés d’obstacles ou tourner autour des arbres avec des guidons si larges n’est vraiment pas pratique. Selon nous, des guidons en 760 ou 770 mm maximum sont largement suffisants, mais si vous roulez sur un terrain dégagé et que vous avez la carrure pour, rien ne vous empêche de monter un 800 mm…
Cockpits DH/freeride
Dans ces disciplines, on recherche uniquement la stabilité et le contrôle en descente, c’est donc là qu’on aura les potences les plus courtes et les cintres les plus larges. Avec la quasi-disparition des vélos de freeride « purs et durs », équipés d’une fourche simple T pour trickser, on retrouve aujourd’hui les mêmes postes de pilotage que pour la DH : une potence intégrée de 45 ou 50 mm de longueur associée à un cintre allant de 780 à 800 mm de large. Les potences intégrées peuvent être réglables (45 et 50 mm, via deux positions), plates ou avec du rise, à vous de choisir en fonction des pistes que vous roulez (voir le paragraphe POSTE DE PILOTAGE).
Cockpits 4X/dirt/slopestyle
Ici aussi, on recherche la stabilité, notamment sur les sauts ou dans les compressions. Il serait difficile d’atterrir dans une réception avec le poids du corps porté sur l’avant par une potence de 60 mm, propice au guidonnage. On retrouve donc des potences de 50 mm maximum, associées à des cintres larges, entre 760 et 780/800 mm pour les pilotes de 4X. Ces derniers sont en effet en situation de DH, donc confrontés aux mêmes problématiques. Pour les slopestylers (ou les dirters), le guidon en 760 mm est un bon compromis entre stabilité et facilité pour les tricks. En effet, un barspin ou un X Up sont bien plus difficiles à réaliser lorsque le guidon vient frotter sur le ventre…

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Mathieu Prégault

Auteur

Mathieu Prégault est le cœur et l'âme de notre blog dédié au vélo, lebiciclette.eu. Sa passion pour le cyclisme ne connaît pas de limites, allant des paisibles balades à vélo le long de la campagne jusqu'aux ascensions éreintantes des cols de montagne les plus célèbres. Mathieu a transformé sa passion en profession, devenant auteur à plein temps pour notre blog, où il partage non seulement des conseils techniques et des guides pratiques, mais aussi des récits inspirants de ses aventures à deux roues. Avec une plume aussi agile que lui sur un vélo, Mathieu s'efforce de captiver nos lecteurs, leur offrant une vue d'ensemble sur le monde du cyclisme, des dernières innovations technologiques aux histoires de la communauté cycliste mondiale.

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