Maîtriser le « scrub » à la manière d’Aaron Gwin
Le « scrub », une technique spectaculaire et à la mode, est une contribution des pilotes de motocross américains, notamment James « Bubba » Stewart qui en a fait une démonstration impressionnante il y a une dizaine d’années.
En VTT, le maître indiscutable de cette technique est Aaron Gwin (bien que Connor Fearon et Eliott Jackson s’en sortent très bien!), qui a une solide expérience en motocross. Mais revenons à notre sujet : l’objectif ici est de minimiser l’impulsion d’un saut en inclinant le vélo dans la moitié supérieure de l’impulsion. En faisant cela, l’éjection dans les airs est vraiment réduite car l’appui des roues est très faible dans la deuxième partie de l’impulsion, il n’y a donc pas d’énergie stockée pour l’impulsion.
Il faut arriver dans l’alignement de la bosse, très rapidement, en position basique avec les bras et les jambes légèrement pliés. En bas de l’impulsion, on commence un léger virage qui va déplacer le vélo de sa trajectoire d’origine et l’incliner du côté choisi. Le pilote reste dans l’axe normal du saut, laissant légèrement tomber les épaules vers l’intérieur. En réalité, on effectue une sorte d’amorce de virage relevé dans l’impulsion.
Pour accentuer encore plus l’inclinaison du vélo dans l’impulsion, on peut donner un coup de guidon vers l’intérieur tout à la fin de l’impulsion, l’objectif étant de faire décoller la roue avant et de terminer la mise à plat du vélo. En même temps, le pilote doit se regrouper au-dessus de la roue arrière, les jambes très fléchies, pour rester en équilibre sur le vélo. À la fin de l’impulsion, avec la roue avant décollée, le pilote est donc positionné au-dessus et derrière le vélo, les bras tendus vers l’avant, effectuant un déhanché obligatoire car le genou supérieur plaque le cadre vers le bas. En théorie, la roue arrière ne « subit » que très peu l’impulsion, le vélo étant déjà très incliné. C’est là tout l’intérêt de cette technique qui efface littéralement l’énergie potentielle de l’impulsion. On maintient ainsi une hauteur de saut très limitée, très efficace pour ramener la machine au sol le plus rapidement possible et enchaîner.
Le niveau requis pour maîtriser le « scrub »
Un niveau avancé est nécessaire! J’ai vu très très peu de véritables scrubs réalisés en VTT (y compris après avoir visionné des centaines de vidéos!). L’inertie d’un VTT est beaucoup plus faible que celle d’une moto, il semble donc très difficile de mettre à plat le vélo sous soi lors d’une impulsion, et de maintenir ensuite sa ligne de saut droite sans partir en vrille… D’autant plus qu’un VTT n’a pas de poignée de gaz pour remettre la machine en ligne!
S’entraîner au « scrub »
Nous vous conseillons de tenter cette manœuvre sur des bosses plates, qui permettront des atterrissages courts sans trop de risques! Si possible, choisissez une bosse pas trop raide mais assez longue et large, qui vous permettra de bien travailler (et sans trop d’appréhension) la phase d’amorce du virage et de délestage des roues. L’idéal serait d’avoir une petite montée à la réception bien plate et longue.
Erreurs à éviter
Ne pas arriver trop vite dès le départ. Surpasser une bosse n’est déjà pas très amusant en soi, mais alors quand vous ajoutez un vélo à plat et le pilote positionné en travers dessus, vous pouvez imaginer à quel point cela peut faire mal…Ne pas se contenter de donner un coup de guidon en fin d’impulsion: c’est beau pour les photos mais pas très efficace pour amortir un saut! Travaillez plutôt l’allègement de la roue avant et le déhanché sur le vélo qui diminueront la pression des roues dans l’impulsion.
Matériel nécessaire
Un gros vélo est obligatoire! Sauf cas exceptionnel, il est impossible d’atterrir parfaitement dans l’axe du vélo. C’est là que les suspensions des gros vélos de descente font le travail, d’autant qu’elles facilitent aussi la sensation dans l’impulsion. Le poids de ce type de vélo vous donne également une inertie et une stabilité appréciables dans les airs.
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